Deborah Ahenkorah

2019 Lauréat

Ghana

« Je me sens extrêmement choyée de recevoir ce Prix. Après une décennie à faire valoir l’importance de la littérature africaine pour enfants, cet honneur souligne à quel point nous nous rapprochons de notre objectif de mettre la littérature africaine pour enfants sur le piédestal mondial, comme elle le mérite. Il me tarde de voir le jour où nous pourrons entrer dans une librairie, où que ce soit dans le monde, et trouver d’extraordinaires histoires africaines accessibles à tous. »

Deborah Ahenkorah

L’histoire de Deborah

Deborah Ahenkorah comprend le pouvoir des livres. Enfant, elle a passé des jours entiers à éplucher les pages de livres qu’elle trouvait dans les boutiques et les bibliothèques locales. Inspirée par ces histoires, elle s’est imaginé fonder son propre empire de gardiennage, comme celui des filles du Club des Baby-Sitterset elle rêvait d’un Temps des Fêtes hivernal. Mais Deborah n’avait jamais vu de neige. Et le gardiennage n’était pas quelque chose que les jeunes filles faisaient dans sa communauté. Ayant grandi au Ghana, les livres que Deborah lisait étaient importés et remplis de personnages étrangers ayant des noms et des problèmes qui ne lui étaient pas familiers.

Deborah a grandi en croyant que sa culture et ses histoires n’étaient pas importantes. Lorsqu’elle pensait à son avenir, elle ne l’imaginait pas au Ghana. Elle voulait son propre appartement à River Heights, aux États-Unis, le foyer de son héroïne d’enfance, Nancy Drew. Deborah visualisait un avenir éloigné de sa culture, de son histoire et de son pays natal.

Des années plus tard, alors qu’elle étudiait aux États-Unis, Deborah a voulu s’assurer que d’autres enfants africains puissent, comme elle avait pu, avoir accès à des livres. Elle a démarré une organisation recueillant des dons de livres qu’elle envoyait à différents pays africains. Un jour où elle préparait des boîtes, elle est tombée sur un livre illustrant une petite fille africaine. Elle s’est alors rendu compte que parmi les milliers de livres que son organisation avait envoyés à de nombreux pays africains, c’était le premier qui reflétait les réalités des personnes qui allaient le recevoir.

Entrepreneure sociale et éditrice de livres pour enfants, Deborah a créé Golden Baobab en 2008 pour permettre aux auteurs et aux illustrateurs africains de raconter des histoires pour enfants. À travers les livres de Golden Baobab, les enfants sont exposés à des personnages de différents pays et de différentes cultures, langues, religions et ethnies. Cela amène les enfants à développer une perception positive de la différence et à acquérir la pensée critique nécessaire pour changer les stéréotypes et les préjugés.

Cette organisation littéraire à but non lucratif remet également le seul prix au monde qui inspire et célèbre les auteurs et les illustrateurs africains, le Prix Golden Baobab. Maintenant dans sa 11e année, le Prix a reçu la candidature de plus de 2 000 nouvelles histoires et illustrations pour enfants africains et a offert du soutien financier ainsi que des possibilités de publication en plus de travailler pour créer des liens entre les éditeurs du monde entier et les histoires d’enfants africains.

Pour aider à partager les histoires de ces auteurs avec de plus en plus de lecteurs, Deborah a créé l’African Bureau Stories, une maison d’édition de livres pour enfants et une entreprise sociale qui publie des histoires de différentes cultures et ethnies à travers l’Afrique. Ces histoires reflètent le vaste éventail d’expériences africaines.

Deborah s’est employée à assurer une représentation égale dans les livres d’enfants. En cours de route, elle a profondément enrichi la littérature pour enfants en y apportant de nouvelles voix et perspectives. Par son travail, Deborah montre aux enfants que le monde est un endroit plus fort et plus intéressant lorsque nous chérissons et valorisons diverses cultures et histoires.

La littérature influence la façon dont les enfants voient le monde et s’y inscrivent. S’ils sont absents des histoires qu’ils affectionnent, ils pourraient commencer à croire que leur culture et leur voix ne comptent pas. Deborah veut donner à tous les enfants l’occasion de se reconnaître dans les livres qu’ils lisent. Elle espère s’assurer que les jeunes lecteurs de partout aient accès à des livres qui représentent fidèlement l’Afrique et qui sont créés par des Africains.

La recherche démontre qu’un fort sentiment d’appartenance et d’inclusion améliore la santé mentale et le bien-être des enfants, ce qui, en retour, augmente leur acceptation des besoins des autres et leur sensibilité à cet égard. Deborah croit que lorsque les enfants africains se voient représentés dans les arts et la littérature, ils développent une meilleure appréciation de leur propre culture, ce qui les rend plus ouverts à entrer en contact avec la diversité des gens qui les entourent.

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